Texte écrit par Catherine Bastide-Campala
Imaginez un chat avec une frimousse de petit animal sauvage, de grandes oreilles pointées vers l’avant et des yeux mordorés. Ce chat de rêve, entre renard et écureuil, existe et porte un nom : le Somali.
Le monde des chats raconte parfois des histoires merveilleuses où le vilain petit canard se métamorphose en grand cygne blanc. L’histoire du Somali est une de celles-là. Depuis fort longtemps, de petits chats poilus et duveteux naissaient régulièrement dans des portées d’Abyssins, jetant l’opprobre sur la pureté des lignées jalousement conservées par les éleveurs. Il ne pouvait s’agir que de mauvais chats, issus de mariages bâtards. Dans le meilleur des cas, ils étaient bien vite donnés avant que leur présence ne s’ébruite.
Somalis Chocolat et LilacJusqu’à un jour de 1963 où un petit Abyssin à poil long fit son apparition dans une exposition féline à Calgary, au Canada. L’histoire, bien connue aujourd’hui, nous est rapportée par Betany Tod du Somali Cat Club of America: “ Sur un air de plaisanterie, une éleveuse d’Abyssins, Mary Mailing, introduisit lors des jugements un petit Abyssin à poil long parmi les autres Abyssins . Les exposants présents pensaient seulement bien rire, mais le juge Ken McGill, une fois sa surprise passée, se mit à décrire attentivement le ravissant chaton. Il était sous le charme, à tel point qu’il demanda à Mary Mailing de lui confier pour l' élever. A partir de ce chat, Ken McGill fonda la plus vieille lignée connue de Somalis. ”
Parallèlement, aux Etats-Unis, c'est Evelyne Mague qui commença à sélectionner des Somalis après s’être aperçu que deux de ses Abyssins étaient porteurs du gène poil long : des petit chats duveteux naissaient régulièrement du mariage entre Lynn-Lee’s Lord Dublin et Lo-Li-R Trill By. Cette pionnière eut aussi l’honneur de baptiser la race du nom de Somali.
Mais la route fut longue pour faire reconnaître les Somalis, car les éleveurs d’Abyssins s’obstinaient à nier l’évidence de la présence du poil long dans leurs lignées. Dès 1976,un groupe d’éleveurs fut en mesure de présenter un dossier complet sur l’origine du Somali pour permettre à cette très belle race d’être présentée en Championnat et dissiper les doutes quant à une éventuelle hybridation avec des Persans. En 1978, la race était reconnue par la Cat Fancier Association et en 1982, la Fédération Internationale Féline décida d’homologuer. En France, les premiers Somalis furent importés des Etat-Unis en 1979 par Madame Monique Prunier. Ils venaient de l’élevage de Mrs Evelyne Mague. Le succès remporté par cette race ne s’est jamais démenti depuis.
De l’Abyssin dont il est le petit frère, le Somali a beaucoup de caractéristiques. C’est un chat de taille moyenne, vif, alerte, souple, musclé. Le standard n’hésite pas à le décrire " d’apparence royale ", c’est dire sa prestance ! Il a d’ailleurs une façon particulière de tenir, haut sur ses pattes comme s’il marchait sur la pointe des pieds. Sa tête est fièrement portée sur une encolure souple comme un col de cygne. Ses oreilles sont dressées vers l’avant, guettant la moindre occasion de s’intéresser au monde. Ses yeux pailletés d’or sont soulignés d’un trait de maquillage comme autrefois les reines égyptiennes. La queue est portée en panache comme celle des écureuils. La fourrure du Somali est des plus spectaculaire. Elle n’atteint pas la longueur de celle des Persans, ce qui en fait d’ailleurs un chat beaucoup plus commode à toiletter, mais sa texture et la richesse de sa couleur la rendent unique. Très douce au toucher, elle est fine et double, plus courte sur les épaules, ce qui souligne l’élégance de la silhouette, avec une collerette et des petits pantalons bien fournis.
ChatonsDe l’Abyssin, il a hérité la couleur unique. Elle doit être la plus chaude possible, presque rayonnante, comme si elle emprisonnait la lumière. Chaque poil est marqué par une alternance de bandes foncées et de bandes claires que l’on appelle ticking. Les poils de l’intérieur du corps ne sont pas ticketés mais doivent être d’une couleur intense.
La couleur de base du Somali, comme de l’Abyssin, est la couleur lièvre où les bandes foncées sont noires et les bandes claires presque rouges. Cette couleur est d’ailleurs appelée ruddy aux Etats-Unis. Mais il existe aussi la couleur sorrel, qui correspond au cinammon, le bleu, et le fawn, plus toutes ces versions avec le gène silver.
Dans tous les cas, les marques sur les pattes ou des colliers autour du cou sont de gros défauts.
Le succès actuel du Somali n’est pas uniquement dû à son aspect physique. Un beau chat c’est bien, un beau bon chat c’est mieux. Equilibré, actif sans être envahissant, il est aussi à l’aise dans le calme d’un appartement avec un célibataire que dans une maison remplie d’enfants. C’est un chat qui semble toujours de bonne humeur et prêt à mille jeux. Il n’est pas difficile de lui apprendre à ramener une boulette de papier froissé qu’on lui aura lancée.
Question santé, il n’est pas compliqué. Il faut veiller cependant à ce que ses rappels de vaccins soient bien effectués et il est préférable, comme pour les autres chats d’ailleurs, qu’il ne sorte pas pour éviter les dangers de la rue : voitures, bagarres avec les autres chats, vols… Il convient également de lui fournir une alimentation de qualité pour que son poil soit bien soyeux et luisant. Pour le reste, un coup de brosse et de gros câlins suffisent.
ChatonsLe Somali est la variété à poil mi-long de l’Abyssin C’est un chat d’apparence royale. De taille moyenne, les mâles sont proportionnellement plus grands que les femelles. Bien musclé, le Somali est élégant, souple et agile, mais du fait de la longueur de son poil, il peut paraître un peu plus lourd qu’il ne l’est en réalité. Sa robe tiquetée a une qualité qui réfléchit la lumière et le fait apparaître uni.
En forme de triangle adouci, la tête, de face comme de profil, présente des contours arrondis sans aucune ligne droite. Le profil est une succession de courbes très douces : crâne légèrement arrondi, front bombé, légère déclivité concave entre le front et le nez, sans cassure. Le nez ne doit pas être trop long. La longueur de la tête doit être proportionnée au reste du corps. La tête est portée fièrement sur une encolure élégante.
Somali LilacDe face comme de profil, le museau présente des contours légèrement arrondis. Il n’est ni pointu ni pinché Le menton est plein. Formant de douces courbes, il n’est ni fuyant ni projeté en avant. Des bajoues sont permises chez les mâles adultes.
Grands, les yeux sont brillants et expressifs. En forme d’amande, leur ouverture n’est ni orientale ni ronde. La couleur admise va du jaune au noisette en passant par le vert dans toutes les nuances à condition qu’elles soient uniformes. Les yeux sont soulignés d’un trait de maquillage « à la Cléopâtre » de la couleur de base de la robe, lui-même entouré d’une zone de coloration plus claire. Au-dessus de chaque œil, une courte ligne verticale, comme un trait de crayon, coupe cette zone claire.
Somali ChocolatGrandes, en alerte et modérément pointues, les oreilles sont en forme de coupe avec une base bien évasée. Pointées vers l’avant, elles sont placées comme si le chat « écoutait ». Les poils sur les oreilles sont courts et couchés, si possible avec du tipping. L’intérieur des oreilles est bien fourni. L’empreinte de pouce typique des chats agoutis est souhaitée sur l’extérieur de l’oreille. Elle est plus visible chez les chats de couleur foncée que chez ceux de couleur claire.
Assez longue et gracieuse, l’encolure est légèrement arquée.
De format foreign, le corps est moyennement long, souple et gracieux, avec une musculature bien développée. Il est ferme au toucher et élégant, jamais massif. La cage thoracique est légèrement arrondie, les côtes ne devant pas être plates. Du fait de sa fourrure, le Somali apparaît souvent plus lourd que l’Abyssin.
Proportionnellement minces par rapport au corps, les pattes sont longues, bien musclées et droites. L’ossature peut être un peu plus robuste que celle de l’Abyssin.
Petits, ovales et compacts. Debout, le Somali donne l'impression de se tenir sur la pointe des pieds.
Assez épaisse à la base, la queue est relativement longue, tout en restant en proportion avec le corps. Elle est en panache.
Mi-longue, la robe est élastique au toucher, qualité que l’on nomme « résilience », brillante et fine. Assez couchée sur le corps, elle est plus courte sur les épaules et l'épine dorsale, s’allongeant graduellement sur les flancs. La collerette et les culottes sont bien fournies. Sans être laineux, le sous-poil participe à la spécificité de la robe du Somali, à la fois soyeuse et élastique.
La couleur de la robe est une qualité essentielle du Somali. Elle ne doit en aucun cas être terne mais, au contraire, être la plus intense possible. La robe du Somali semble dotée à cet effet d’une qualité rayonnante qui renforce la chaleur de sa couleur. Le motif de la fourrure est génétiquement agouti ticked, c’est-à-dire que chaque poil présente une alternance de bandes claires et de bandes foncées, sauf sur les poils du ventre, de la poitrine, du cou et de l’intérieur des pattes qui ne sont pas tiquetés. La pigmentation de ces zones doit toutefois être homogène. Le Somali étant un chat tabby, ses patons, son menton et le haut de sa gorge sont d’une couleur plus claire, plutôt ivoire que blanche et jamais blanc pur. On remarquera une bande de couleur plus sombre sur l’épine dorsale et la queue, qui accentue le « look » sauvage du Somali. Des « semelles », c’est-à-dire une coloration plus foncée à l’arrière des pattes, sont appréciées.
La couleur lièvre, également appelée ruddy aux Etats-Unis, désigne un Somali génétiquement noir. Alternance de bandes allant du noir au brun foncé sur un fond de robe orange abricot. Un minimum de deux bandes foncées est exigé sur chaque poil, la racine du poil étant orangée et son extrémité étant noire. Une bande plus foncée, et donc au ticking plus prononcé, parcourt l’épine dorsale. Le maquillage, les pouces des oreilles et l’extrémité de la queue sont brun-noir ou noirs. La gorge, le ventre et l’intérieur des pattes, couverts de poils sans ticking, sont brun orangé, sans collier autour de l’encolure ni bracelet sur les pattes. Semelles noires ou brun foncé. La truffe est rouge brique et cerclée d’une ligne de la couleur de base. Les coussinets sont noirs. La coloration blanc crème typique des chats tabby doit se cantonner au menton, aux lèvres et au pourtour des narines.
La couleur sorrel désigne un Somali génétiquement cinnamon (canelle). Le motif est le même que chez le lièvre, mais alternance de bandes cinnamon sur un fond de robe abricot, la racine du poil étant abricot et son extrémité étant cinnamon. Le maquillage, les pouces des oreilles et l’extrémité de la queue sont cinnamon le plus chaud possible. La gorge, le ventre et l’intérieur des pattes, couverts de poils sans ticking, sont cinnamon, sans collier autour de l’encolure ni bracelet sur les pattes. Semelles cinnamon foncé. La truffe est rouge pâle et cerclée d’une ligne de la couleur de base. Les coussinets sont cinnamon.
Somalis SorrelLe motif est le même que chez le lièvre mais alternance de bandes gris-bleu sur un fond de robe beige, la racine du poil étant beige et son extrémité étant gris-bleu. Le maquillage, les pouces des oreilles et l’extrémité de la queue sont bleu foncé. La gorge, le ventre et l’intérieur des pattes, couverts de poils sans ticking, sont beiges, sans collier autour de l’encolure ni bracelet sur les pattes. Semelles bleu foncé. La truffe est rose foncé ou gris-bleu et cerclée d’une ligne de la couleur de base. Les coussinets sont gris-bleu.
Le motif est le même que chez le lièvre mais alternance de bandes marron sur un fond de robe beige abricot, la racine du poil étant beige abricot et son extrémité étant marron. Le maquillage, les pouces des oreilles et l’extrémité de la queue sont marron. La gorge, le ventre et l’intérieur des pattes, couverts de poils sans ticking, sont beige abricot, sans collier autour de l’encolure ni bracelet sur les pattes. Semelles marron foncé. La truffe est chocolat clair et cerclée d’une ligne de la couleur de base. Les coussinets sont marron.
Somalis ChocolatLe motif est le même que chez le lièvre mais alternance de bandes gris rosé sur un fond mauve pâle, la racine du poil étant mauve pâle et son extrémité étant gris rosé. Le maquillage, les pouces des oreilles et l’extrémité de la queue sont gris rosé. La gorge, le ventre et l’intérieur des pattes, couverts de poils sans ticking, sont mauves, sans collier autour de l’encolure ni bracelet sur les pattes. Semelles gris taupe. La truffe est rose et cerclée d’une ligne de la couleur de base. Les coussinets sont rosés.
Somali Lilac | Somali FawnLe motif est le même que chez le lièvre mais alternance de bandes beige rosé sur un fond de robe beige pâle, la racine du poil étant beige et son extrémité étant beige rosé. Le maquillage, les pouces des oreilles et l’extrémité de la queue sont beige rosé. La gorge, le ventre et l’intérieur des pattes, couverts de poils sans ticking, sont beige rosé sans collier autour de l’encolure ni bracelet sur les pattes. Semelles brun clair. La truffe est mauve et cerclée d’une ligne de la couleur de base. Les coussinets sont mauve rosé.
Le motif est le même que chez le lièvre mais la couleur plus claire située entre les bandes de la couleur de base est remplacée par une nuance la plus argentée possible. Exemple chez le lièvre : alternance de bandes argentées et de bandes noires, la racine du poil étant argentée et son extrémité étant noire. Le maquillage, les pouces des oreilles et l’extrémité de la queue sont noirs. La gorge, le ventre et l’intérieur des pattes, couverts de poils sans ticking, sont argentés sans collier autour de l’encolure ni bracelet sur les pattes. Les ombres roussâtres, appelées « rufisme », même si elles ne sont pas désirées ne doivent pas être trop lourdement pénalisées, surtout si elles sont localisées le long de la colonne vertébrale. La couleur des semelles, de la truffe et des coussinets, doit correspondre à celle exigée dans la couleur de base. La nuance argentée, caractéristique du silver, introduit des contrastes beaucoup plus forts entre les bandes que ceux habituellement vus dans les couleurs non silver.
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